Le billet de François - 06

 

 

Dan Heisman, coach américain, avait été étonné du superbe résultat d'un de ses élèves (classé 1100, et performance à 1900 !!). Etait-ce une réelle amélioration, le hasard du tournoi, le fruit d'une savante préparation psychologique ? Le fruit de cette réflexion a donné l'article "the Secret of Real Chess" qui a reçu le prix du "Best Web Article of the Year" par "the Chess Journalists of America"(1999-2000).

Avant de nous donner une explication, il présente trois niveaux de réflexion. En voici un résumé.

 

 

 

Les échecs pile ou face.

C'est souvent le jeu observé avec de jeunes enfants ou avec des joueurs débutants. Seul le hasard semble guider les pièces. On oublie souvent la devise : "Si tu trouves un bon coup, trouves-en un meilleur". Aucune menace n'est anticipée, les pièces sont posées sur des cases dont la sécurité n'est pas assurée.

Les échecs de l'espoir.

L'espoir que votre adversaire ne voit pas le piège diabolique que vous lui tendez ? Non. L'espoir que votre adversaire ne trouve pas un bon coup ! "Dh4... c'est risqué.. allez hop, tant pis, je verrais bien !" Les deux premiers types de jeu expliquent pourquoi les parties se terminent longtemps avant le temps légal dans les catégories <1500 par exemple. A ces niveaux, les joueurs ne se soucient pas de échec-capture-menace (autant pour dépister les intentions de l'adversaire que pour choisir leurs coups). De la même façon, ces joueurs dans une position gagnante ne se soucient pas de leur défense. Plus le niveau augmente, plus il faut réfléchir sur les intentions de l'adversaire.

Les échecs réalistes.

Là, on utilise les notions de coup candidat. Pour chaque coup envisagé, si la réflexion amène sur une menace qu'on ne peut pas contrer, il faut réfuter ce coup candidat. La philosophie de ce mode de jeu est d'anticiper toutes les menaces dangereuse. Si la réponse de l'adversaire fait froid dans le dos, c'est mauvais signe car cela veut dire qu'elle n'avait pas été prévue. Cette phase de réflexion prend du temps et explique pourquoi les joueurs de haut niveau sont encore en train d'en découdre alors que les catégories inférieures prennent déjà leur café à la buvette du tournoi.

La mauvaise nouvelle est qu'il faut être dans cet état d'esprit du premier au dernier coup de la partie. Une seule inattention peut couter la victoire. Si deux joueurs pratiquent les échecs réalistes, le vainqueur sera probablement celui qui aura été réaliste sur chaque coup.

 

Le secret pour progresser :

s'assurer que chaque coup joué permettra d'affronter sereinement la menace de l'adversaire (a minima sur 1.5 coups).

Pendant toute la partie.